|
Sound
UbuWeb
|
|
Beatriz Ferreyra (b. 1937)
Beatriz Ferreyra Main Page
GRM Works (1967-2011)
- Demeures Aquatiques (1967) 7:30
Le ux affronte sans cesse le re ux. Tout est là. C’est cette tentative perpétuelle d’interpénétration du solide et du uide que j’ai voulu illustrer dans cet essai de démarche à travers la terre, la mer, l’air : les éléments se chevauchent, se replient en eux-mêmes, explosent en particules in mes vers des zones doucement étales. La sensation de xité apportée par la répétition obsessionnelle d’un même objet sonore se dilue et se brise par ce dialogue établi entre des êtres sonores de différente nature, pour se transformer en mouvement.
Cette œuvre électroacoustique en deux parties nettement différenciées puise sa source sonore
à partir d’instruments classiques et d’instruments moins orthodoxes – tôles, tiges de verre, etc. – inventés par les frères Baschet. J’ai voulu montrer le contraste entre la répétition rythmique d’un même objet sonore qui donne une sensation de xité, un goût électroacoustique, et la re-création continuelle d’une même sensation à travers des sons semblables mais jamais
identiques. (B. F.)
- Un Fil Invisible (2009) 17:00
À Christine Groult – Pièce inspirée des différentes étapes de l’Alchimie du Moyen Age. Le processus alchimique est un processus de transformation, dont le véritable objet est l’alchimiste lui-même. Ici, ce processus est inextricablement mélangé avec la transformation des sons et la structure de l’œuvre.» (B. F.)
- Médisances (1968/69) 7:00
Cette œuvre électroacoustique pour 4 pistes a été réalisée à partir de la manipulation d’instruments d’orchestre, d’un arc à bouche, du souf e et avec la participation de quelques défauts techniques.
«Médisances» ne prétend nullement revêtir un caractère descriptif, et toute interprétation de cette musique à ce niveau relève du plus grand malentendu.
Honni soit qui mal y pense ! (B. F.)
- Les Larmes De L'inconnu (2011) 18:27
«Il y a autant de Qâbales que de Qâbalistes» (Carlo Suarès). Première partie d’une œuvre inspirée par les Qâbalistes Carlos Suarès (la conscience-énergie), Rivka Cremici (le charme de l’énergie mystique) et Shinta Zenke (l’éblouissante calligraphie hébraïque) auxquels je dédie cette musique.
La Qâbala exprime, par ses lettres-nombres, trois différents niveaux de «l’équation primordiale de l’univers» : le niveau de l’archétype, celui de la manifestation et l’incarnation, et celui de l’universel et du cosmique. Les schèmes construits par les lettres, les nombres et les trois niveaux de compréhension de l’univers seront les sources d’inspiration que soutiendront la totalité de l’oeuvre.
Je remercie le magni que ûtiste Hernan Gomez pour sa gentillesse et sa musicalité lors de sa prise de son. (B. F.)
Il y a dans la musique de Beatriz Ferreyra une force magnétique qui génère un style parfaitement reconnaissable. Le sens et l'intuition du son pourraient le dé nir. Et, que ce soit dans ses premières œuvres (Médisances, Demeures aquatiques), ou dans les plus récentes présentées ici, on sentira aisément une personnalité musicale éprise de liberté.
Pionnière au côté de Pierre Schaeffer dans les années 50 et 60, elle a collaboré à l’élaboration du fameux Solfège de l’Objet Sonore avant de s’affranchir de l’institution pour se consacrer à la création d’une musique exigeante et indépendante.
— Christian Zanési & François Bonnet, Paris, 2015
Argentine electroacoustic composer Beatriz Ferreyra describes each of the pieces included on GRM Works: Demeures aquatiques (1967): "This electroacoustic piece, articulated into two clearly distinct parts, draws its sound source from the classical and unorthodox instruments -- metal sheets, glass rods, etc. -- invented by the Baschet brothers. I wanted to show the contrast between the rhythmic repetition of a sounding object, which gives out a feeling of fixity, an electroacoustic flavour and the continuous re-creation of the same sensation through similar yet not identical sounds." Un fil invisible (2009) For Christine Groult: "This piece was inspired by the various stages of Medieval Alchemy. The alchemical process is one of transformation, whose actual subject is the alchemist himself. Here, the process is inextricably tangled with the transformation of sounds and the very structure of the piece." Médisances (1968/69): "This electroacoustic piece for 4 channels was produced by manipulating such items as orchestral instruments, a mouth bow, breath and some unexpected technical defects." Les Larmes de l'inconnu (2011): "This is the first part of a work inspired by the Qabalists Carlos Suares (consciousness-energy), Rivka Cremici (charm of the mystic energy) and Shinta Zenke (dazzling Hebrew calligraphy) to whom I dedicate this music. Through its letters-numbers, the Qabalah expresses three different levels of 'primordial equation of the universe': the level of the archetype, that of the event and the incarnation, and the universal and cosmic level... I would like to thank the wonderful flutist Hernan Gomez for his kindness and his musicality during the recording." "The music of Beatriz Ferreyra bears a magnetic force, which generates a truly recognisable style that could be defined as a unique sense and intuition for sound. Whether in her early works ('Médisances,' 'Demeures aquatiques') or in the more recent ones featured here, one can easily perceive a freedom-loving musical personality. A pioneer alongside Pierre Schaeffer, in the '50s and '60s, she worked on the development of the famous Solfège de l'Objet Sonore (Music Theory of the Sounding Object) before freeing herself from the institution to focus on creating a challenging and independent music."
Recollection GRM offer a rare entry point to the rarified electro-acoustic worlds of composer Beatriz Ferreyra (1937, Córdoba, Argentina) with this necessary collection spanning four works realised between 1968/9 and 2011. An original pioneer of early musique concrète alongside Pierre Schaeffer during the '50s and '60s, Beatriz would come to work with instrument creators, the Baschet Brothers, and begin to to move away from the institutions in order to develop and explore an idiosyncratic, intuitive method of free electro-acoustic composition. This collection's earliest piece, 'Demeures aquatiques' (1967) marks that point of transition, employing the Baschet's unorthodox inventions - metal sheets, glass rods etc. - to mirror the rhythmic push-and-pull of fluid and solid surfaces and begin making incremental steps in her own electro-acoustic direction. The brooding 4-channel piece 'Médisances' (1968/9) follows another angle, exploring the tonalities of orchestral instruments, a mouth bow and unexpected technical "defects" in a deeply disorienting subaquatic whorl pierced with shorn clangs and dizzy bleeps. Fast forward 40 years, and 'Un fil invisible' finds Beatriz inspired by the process of alchemy - emerging as a common theme throughout her work - in its 17 minutes of mutating, scrambled atoms and constantly shifting sense of scale, and 'Les Larmes de l'inconnu' commits 18 minutes of seductively freeform electro-acoustic shapes inspired by Qabalistic writing and consciousness. As with all the Recollection GRM issues, maybe even more so here, it feels like a privilege to peer back with such clarity into these past, practically alien soundscapes.
|